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Ghost World voir ce complet film avec sous-titres 1080p

Ghost World, la mĂ©lancolie façon 90’s — Du [comics] Ă  l’écran

Après une sĂ©rie d’articles Du livre Ă  l’Ă©cran dĂ©diĂ©s aux romans, attaquons-nous maintenant Ă  une BD amĂ©ricaine, Ghost World. crĂ©Ă©e par Daniel Clowes de 1993 Ă  1997 et adaptĂ©e en film par Terry Zwigoff en 2001, sur un scĂ©nario co-Ă©crit avec Clowes himself .

Nostalgie, cynisme et pop culture

Ghost World est un comics amĂ©ricain underground de Daniel Clowes, connu Ă©galement pour David Boring ou Art School Confidential (Ă©galement adaptĂ© par Terry Zwigoff). C’est une Ĺ“uvre très particulière qui traite pourtant du thème plus que bateau du passage Ă  l’âge adulte. Une preuve de plus que c’est dans les plus vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes !

On suit le parcours d’Enid, qui a pour projet de travailler directement après le lycĂ©e et de s’installer avec son amie Rebecca. Elle ne veut pas devenir un de ces losers au parcours tout tracĂ©. les Ă©tudes dans l’Ivy League pour devenir comptable ou avocate, c’est pas pour elle. Enid sait ce qu’elle ne veut pas. Mais, comme beaucoup, elle ne sait pas ce qu’elle veut… et au fil de l’Ă©tĂ© qui succède Ă  sa remise de diplĂ´mes, on verra s’entrechoquer doutes et souvenirs jusqu’Ă  un final mĂ©lancolique Ă  souhait.

Le trait peut rebuter au premier abord. Il est très « underground », pas toujours facile à apprivoiser. Daniel Clowes, tout en sobriété, sait capter les moindres détails du quotidien et rendre avec justice tout un univers fait de petits riens.

La pop culture se cache Ă  chaque page dans un arrière-plan, sur un poster, un t-shirt, dans une rĂ©plique. Tous ces dĂ©tails accumulĂ©s contribuent Ă  crĂ©er une atmosphère qui peut sembler nostalgique aujourd’hui. Le bleu, seule couleur utilisĂ©e, renforce cette impression en crĂ©ant une ambiance crĂ©pusculaire Ă  la fois douce dans sa pâleur mais Ă©galement d’une froideur clinique. Ce choix de coloris signifie Ă©galement le reflet de la tĂ©lĂ©vision sur les personnages et donc la façon dont les mĂ©dias nous influencent perpĂ©tuellement.

Le film, s’il prĂ©sente des images beaucoup plus colorĂ©es, maintient cette mĂ©lancolie ambiante en opposant la simplicitĂ© d’un thème au piano et les vinyles au son de rĂ©volu qu’Ă©coutent Enid et Seymour.

Le thème au piano de David Kitay

Le premier vinyle d’Enid. Devil got my woman

Un réalisateur et un auteur de comics en osmose

Terry Zwigoff est un rĂ©alisateur familier du milieu du comics. Son premier film, Crumb. Ă©tait un documentaire sur Robert Crumb, maĂ®tre du comics underground amĂ©ricain. Sur Ghost World, il semble avoir harmonieusement travaillĂ© avec Daniel Clowes et cette collaboration s’est mĂŞme rĂ©itĂ©rĂ©e avec Art School Confidentia l en 2006.

Le scĂ©nario de Ghost World a donc su conserver l’ambiance et les personnages de la BD, mais la diffĂ©rence de format nĂ©cessitait un fil conducteur plus marquĂ© que celui du comics ,qui est constituĂ© d’une sĂ©rie de saynètes/tranches de vie.

Le scĂ©nario donne donc Ă  Enid des talents artistiques qui permettent de montrer des dessins de Clowes tout en faisant Ă©cho Ă  la BD. Une intrigue se crĂ©e donc autour d’une classe d’arts que doit suivre Enid et qui la fait se heurter aux « artistes » forts en concepts « engagĂ©s »? qui mĂ©prisent gentiment ses « petits Mickey » de dessinatrice de comics.

Cette thĂ©matique fait fortement Ă©cho Ă  Art School Confidential inspirĂ© de l’expĂ©rience de Daniel Clowes en Ă©cole d’art. La scène oĂą une camarade d’Enid est acclamĂ©e pour un tampon dans une tasse de thĂ© est d’ailleurs directement tirĂ©e du comics Art School Confidential !

Il y a chez Daniel Clowes un refus absolu de la prĂ©tention, de l’effet trop visible et cette simplicitĂ© apparente se retrouve Ă©videmment chez Zwigoff. La cinĂ©matographie, l’esthĂ©tique n’est pas mise en avant, tout est au service de l’histoire et pourtant, comme pour la BD, on a toujours des compositions très belles, un rythme bien gĂ©rĂ© et des images absolument iconiques… en toute discrĂ©tion.

Des personnages hors normes

Un personnage a Ă©galement Ă©tĂ© fortement Ă©toffĂ© par rapport au comics. Il s’agit de Seymour, un vieux garçon collectionneur compulsif qui, comme Enid, a du mal Ă  communiquer et s’entendre avec les autres gens. InterprĂ©tĂ© par Steve Buscemi, il s’agit sans doute un autoportrait de Zwigoff qui partage sa passion des vinyles — pour la petite histoire, Enid Coleslaw, l’hĂ©roĂŻne, tient son nom d’un anagramme de Daniel Clowes.

Ces deux personnages forment, avec Rebecca (Scarlett Johansson), la charpente du film qui repose essentiellement sur leurs interactions. Alors que Rebecca finit par briser la barrière qui la sĂ©pare des autres et s’intĂ©grer dans la sociĂ©tĂ©, Enid et Seymour demeurent des outsiders jusqu’Ă  la fin. Et le film comme le comics ne condamnent ni ne louent ces attitudes. la mĂŞme charge de cynisme et d’humour noir est appliquĂ©e partout sans distinction. La prĂ©tention des uns vaut bien, après tout, les valeurs mesquines des autres !

Quel regard porter sur Ghost World aujourd’hui ?

Personnellement, mĂŞme en n’ayant pas vĂ©cu mon âge ingrat dans les annĂ©es 90, je trouve la reprĂ©sentation des adolescents de cette pĂ©riode bien plus juste, poignante et forte que les portraits qu’on a fait de cette tranche d’âge par la suite.

Dans les 90’s, pas besoin de drama pour vivre des Ă©motions fortes. La morositĂ© d’un quotidien banal Ă©tait montrĂ© comme un ennemi bien plus puissant. Les reprĂ©sentations des ados d’aujourd’hui ne sont plus aussi insupportables, ; bien sĂ»r, il y a des exceptions mais en gĂ©nĂ©ral, ils ne renvoient plus Ă  la sociĂ©tĂ© cette vision implacable et torturĂ©e dont Ghost World est un concentrĂ©.

Oui, c’est fatigant d’ĂŞtre aussi cinglant-e, mordant-e, dĂ©sespĂ©rĂ©-e et conscient-e de ses limites, mais c’est parfois nĂ©cessaire. Ghost World nous offre une grosse claque de mĂ©lancolie, et je n’ai jamais vu un film dont la fin Ă©tait aussi ambivalente, laissant le spectateur voir dĂ©sespoir ou renouveau dans un plan simple et efficace.

Alors que nous glorifions la dĂ©cennie 90, force est de constater que les personnages qui y vivent Ă©taient dĂ©jĂ  tournĂ©s vers le rĂ©tro et un passĂ© idĂ©alisĂ©. Dans un sens, Ghost World. la BD et le film, sont des produits de leur Ă©poque… NĂ©anmoins, ils sont intemporels et je pense que beaucoup de gens peuvent s’identifier Ă  ces losers semi-pathĂ©tiques qui refusent la rĂ©alitĂ© sans lui trouver d’Ă©chappatoire valable.

Envoituresimone, Le 28 septembre 2014 Ă  19h04

Ce film est incroyable pour moi. Je l'ai vu adolescente au lycée et j'ai adoré ce film, je le fantasmais totalement et rêvais d'être comme l'héroïne que je trouvais incroyablement cool. D'ailleurs j'étais à bien des égards comme elle et ça me paraissait génial. Tenues "punk" provoc, cynisme désabusé, haïr 99% des gens "normaux", dessiner partout et tout le temps, et évidemment les relations fusionnelles avec LA meilleure amie avec laquelle on partage cette haine des gens. Trainer des heures entières dans un coin de la ville ou un café paumé, pour voir passer les gens et critiquer à peu près tout ce qui bouge.
Evidemment j'adorais la musique et faisais tout pour copier l'héroïne afin de ressembler encore plus à ce que j'étais déjà ravie d'être.
Puis j'ai revu ce film dix ans plus tard et ça m'a fait une claque.
Moi qui voyais ce film comme une comédie déjanté, un truc gai et joyeux, je me suis rendue compte que c'était en vérité un film sur l'adolescence. dans tout ce qu'elle avait de plus difficile.
Et en voyant le film une seconde fois j'ai eu le déclic. ce film racontait à peu près dans tous les détails mon adolescence, et j'étais effectivement l'héroïne à bien des égards. Sauf que ça n'avait rien de "cool"!
En vérité j'ai été cette ado parce que j'étais super paumée. Je dissimulais un manque total de confiance en moi derrière des fringues et une énorme frange (qui couvrait soit dit en passant mon acné) et j'exprimais mes sentiments par l'agressivité et l'hostilité.
De même, ma "haine" des gens normaux ne faisait en vérité que refléter mon incapacité à être comme eux.
Les liens que j'ai pu nouer avec un nombre incalculable de personnes plus âgées et complètement décalés (y compris pour leur âge!) ne faisaient qu'enfoncer cette distance que j'avais avec les gens de mon âge, le désir que j'avais absolument de leur plaire comme une quête désespérée de me prouver que j'avais "raison" d'être décalée.
Evidemment le divorce de mes parents, la difficulté de supporter de nouveaux beaux parents, tout est bien montré. Les heures entières dans sa chambre aussi, qu'on bâtit de ses petites mains comme un temple sensé refléter notre identité décalé, à coup de dessins, collages, peintures et photos décalés. J'en ai fait claquer la porte tellement de fois qu'une fissure s'était dessinée au mur.
Et puis plus triste encore, l'histoire avec la meilleure amie, que j'ai vécu. on fusionne en se croyant invincibles et identiques, jusqu'à réaliser qu'un jour notre amie a envie de grandir, de changer, d'aller de l'avant et de ne pas s'enfermer dans ce mal être qu'on a bâti pour soi. Et qui dès lors n'a plus d'autre choix que de s'éloigner car on l'étouffe. Qu'on méprise parce qu'on la trouve "normale" avant de réaliser qu'elle avait en fait raison.
Comme l'héroïne j'ai eu mes colères, mes larmes, mes traversées de la ville, je me suis totalement enthousiasmée pour des choses parfois vides de sens (une chanson, une allure, un "genre"). Je me suis trompée en croyant me reconnaître dans des gens totalement inaptes à vivre en société. Et certaines personnes ont d'ailleurs souffert de mon comportement, comme dans le film, ce pauvre Seymour dont elle ne sait plus vraiment quoi faire parce qu'elle n'arrive pas à le considérer comme un simple ami.
Le drame de cette fille, c'est que d'un côté elle n'est pas comme les autres, mais que d'un autre côté elle fait tout pour être encore plus différente de tout le monde.
Et je réalisai en revoyant le film qu'il s'en est fallu de peu pour que je tourne mal en fait. Pas qu'il m'arrive des trucs louches mais plutôt ne pas réussir à aller de l'avant, ne pas accepter de grandir.
J'ai trouvé le film si triste et d'un coup j'ai vu celle que j'étais adolescente en moi et j'ai eu tout à coup énormément de tendresse et de compassion pour elle.
Aujourd'hui (troisième période de visionnage du film) je suis très sereine avec ce film que j'adore en fait. Car il m'aide à mieux comprendre celle que j'étais, celle que je suis maintenant. Chaque fois que je le vois je suis submergée d'émotions et troublée de voir à quel point j'ai été Enid. Et au fond je le suis surement encore mais j'aime à penser que je l'ai domptée et que ses innombrables défauts m'ont causé beaucoup de peine mais ont peut être un peu aidé mon développement.

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