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Amityville 1993. Votre heure a sonnĂ© – Tony Randel

Amityville 1992: It’s About Time. 1992.
Origine. Etats-Unis
Genre. Horreur
RĂ©alisation. Tony Randel
Avec. Shawn Weatherly, Stephen Macht, Damon Martin, Megan Ward…

Amityville 3D fut Ă©pouvantable, Amityville 4 fut atroce, The Amityville Curse fut abominable… Pas de raison pour abandonner la saga cinĂ©ma, donc. D’autant plus que la saga littĂ©raire est une mine sans fond dans laquelle les producteurs peuvent allĂ©grement piocher si le besoin s’en fait sentir (voir rĂ©capitulatif du pataquès papier dans le texte portant sur The Amityville Curse ). Preuve en est ce sixième Amityville. dotĂ© de cet Ă©lĂ©gant titre français qu’est assurĂ©ment Amityville 1993. Votre heure a sonnĂ© (elle a sonnĂ© en 1992 pour les amĂ©ricains, dĂ©lais d’exportation obligent), qui pour sa part a jugĂ© que Amityville 4 n’avait pas suffisamment exploitĂ© le concept de John G. Jones soulevĂ© dans Amityville: The Evil Escapes. A savoir les objets hantĂ©s achetĂ©s Ă  la brocante d’Amityville. Le record de stupiditĂ© est atteint sans effort mais en attendant, cela assure une certaine pĂ©rennitĂ©… Car on peut aller très loin comme ça, sachant que les Lutz sont censĂ©s avoir laissĂ© toutes leurs affaires derrière eux au moment de leur dĂ©part prĂ©cipitĂ©. Pour l’heure, après la lampe et avant le miroir, place Ă  l’horloge. Sur l’Ă©tagère, au dessus de la cheminĂ©e.

L’architecte Jacob Sterling (Stephen Macht) revient tout guilleret d’Amityville, oĂą il a rĂ©ussi Ă  dĂ©crocher un contrat et oĂą il a dĂ©nichĂ© une horloge rustique pour dĂ©corer sa maison moderne. Sans aller jusqu’Ă  dire que la maisonnĂ©e vit un grand jour, toute la petite famille (deux ado et une belle-mère potentielle) s’accommode fort bien de cette trouvaille. Quelques heures plus tard, la fĂ©licitĂ© domestique est troublĂ©e par quelques Ă©vènements irrationnels qui n’auront de cesse de s’intensifier après que Jacob se soit retrouvĂ© alitĂ© après avoir Ă©tĂ© mordu Ă  la jambe par le molosse de la voisine.

Et c’est reparti pour un tour. Non content de placer le diable dans un bibelot, Tony Randel reprend la sempiternelle rengaine de la famille recomposĂ©e avec un papa appelĂ© Ă  devenir violent, une belle-mère se sentant de trop, un ado rebelle et une ado face Ă  ses premiers Ă©mois amoureux… Aura-t-on rĂ©ellement la patience d’endurer cela une fois de plus. Alors oui, le grand Dick Miller y va de son camĂ©o Ă  mi-film dans le rĂ´le d’un voisin serviable quoiqu’un peu en colère (le jeu de Dick Miller est toujours d’une profondeur Ă  donner le vertige) Ă©teignant un dĂ©part de feu, mais le stratagème n’est-il pas un peu gros pour persuader le chaland d’aller au bout et de louer le septième volet qui sortira l’annĂ©e suivante. Une fois acquis que le scĂ©nario n’ira pas bien loin, tout va dĂ©pendre de l’optique choisie par Tony Randel, rĂ©alisateur du très bon Hellraiser II et bientĂ´t de l’honorable Ticks . Et cette optique, la saga nous a rĂ©signĂ© Ă  l’envisager sous l’angle du premier degrĂ©, comme si les rĂ©alisateurs avaient vĂ©ritablement l’intention de faire frissonner qui que ce soit en s’Ă©garant dans des couloirs sombres ou Ă©clairĂ©s par la lumière du diable. Et pourtant, la surprise nous attend ici au tournant. Bien que l’on puisse dĂ©plorer que les thĂ©matiques familiales soient toujours de mise, elles ne prennent pas la tournure redoutĂ©e. Tout simplement parce que le rĂ©alisateur ne les utilise pas comme autant de sous-intrigues permettant de palier Ă  un fantastique dĂ©ficient. Elles sont non seulement rĂ©duites Ă  la portion congrue (pas de longues et pĂ©nibles scènes de dialogues) mais elles s’inscrivent en outre avec une certaine ironie dans le cadre paranormal. Le père, par exemple, bien souvent une figure incontournable de ce genre de drames familiaux (cf. le premier Amityville et son remake. mais aussi Shining . Poltergeist …) reste ici dans sa crasse avec ses plaies purulentes Ă  faire fiĂ©vreusement les plans de nouvelles maisons d’Amityville. La fille, si proche de sa belle-mère, devient petit Ă  petit une fieffĂ©e salope. La belle-mère en question, par ailleurs jouĂ©e par une ancienne miss Univers, fait ce qu’elle peut non pas pour prĂ©server son couple, mais pour se tirer sans faire de bruit, quitte Ă  inviter sur place son amant psychiatre pour « aider » la maisonnĂ©e. Quant au fils boudeur, il finit par jouer le beau rĂ´le avec l’aide abracadabrante d’une vieille peau Ă©sotĂ©rique. Bref, plutĂ´t que de faire tout un drame de l’Ă©clatement de la cellule familiale, Randel prĂ©fère en rire dans un style qui n’est pas sans ressembler Ă  la folie douce qui règne dans un film comme Society . de Brian Yuzna, avec lequel il partage le sens de la dĂ©rision pour la famille bourgeoise.

Pour en arriver lĂ , il a bien entendu fallu passer par autre chose que les traditionnelles blagues de fantĂ´mes en manque d’imagination. Il a fallu passer par la fameuse horloge hantĂ©e. Loin de se limiter Ă  des gros plans en grandes pompes sur son cadran ou sur son mĂ©canisme quasi organique (une perceuse incorporĂ©e tout droit sortie de Hellraiser II fixe l’objet Ă  l’appui de cheminĂ©e), l’horloge en question influe sur le temps, sur l’espace, sur les personnes, et fait allĂ©grement dĂ©border Amityville 1993 du strict cadre de la maison hantĂ©e sentant le renfermĂ©. Du reste, on ne peut pas vraiment considĂ©rer le film comme membre Ă  part entière de ce genre. Dans le principe, Tony Randel se rapprocherait plutĂ´t de la dĂ©marche des rĂ©alisateurs des Freddy Ă  partir du troisième volet, c’est Ă  dire qu’il aligne les scènes se dĂ©roulant de façon surrĂ©aliste, dans lesquelles les personnages sont tourmentĂ©s et parfois tuĂ©s de manière originale, avec un clair penchant pour l’humour noir. Ceci sans fantĂ´me, sans gros mĂ©chant, bref avec un manque de liant qui donne l’impression de tourner Ă  vide, mais la rĂ©ussite est indĂ©niable, sans commune mesure avec la platitude absolue atteinte par le prĂ©cĂ©dent volet de la saga Amityville. L’imagination est lĂ , aboutissant Ă  des scènes axĂ©es sur la provocation (le reflet qui sort du miroir pour faire des gâteries Ă  la fille narcissique), sur l’absurde (cette femme tuĂ©e par un fourgon publicitaire) et sur le gore, servi par des effets spĂ©ciaux de qualitĂ© (le petit ami fondu dans une sorte de blob noir, l’Ă©bouillantĂ© sorti de la baignoire, la blessure du père…). ExtrĂŞmement frĂ©quentes, ces fantaisies en tous genres donnent son orientation Ă  un film imprĂ©visible, colorĂ© et ce qui ne gâche rien très bien mis en scène, avec des jeux de camĂ©ra soulignant les incongruitĂ©s et le parti-pris plutĂ´t badin. Pas forcĂ©ment de quoi donner envie de se replonger bille en tĂŞte dans la saga Amityville (laquelle n’a que peu de rapport avec le prĂ©sent film de toute façon), mais en tout cas de quoi passer une heure et demi plaisante, un peu dans la lignĂ©e de ce que certaines surprenantes sĂ©ries B des annĂ©es 80 -et notamment celles avec Dick Miller- pouvaient rĂ©server.

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